Critique de film : La Haine de Mathieu Kassovitz, Mastère 1 Journalisme

La Haine : un film sous tension


Mathieu Kassovitz nous plonge dans une cité des Yvelines, au lendemain d’une nuit d’émeutes. Des jeunes de la cité des Muguets à Chanteloup-les-Vignes se sont affrontés avec la police accusée d’avoir mis dans le coma l’un de leurs amis durant une garde à vue.

Au cœur de ces tensions, nous suivons l’histoire de trois jeunes amis vivant dans la cité. Vinz, un jeune juif blanc, vivant chez sa grand-mère, Saïd un jeune maghrébin et Hubert, un jeune homme noir passionné de boxe.

Durant tout le film, nous remarquons que nos trois personnages évoluent différemment. Alors que Vinz ne pense qu'à venger leur ami en tuant un policier, Hubert, ne pense qu’à quitter la cité et semble en désaccord avec les émeutes, Saïd, lui, semble le plus “gamin” des trois et joue le médiateur entre Vinz et Hubert constamment en froid. 

Durant toute l’intrigue, qui ne dure qu’un peu moins de 24 heures, nous sommes témoins d’un conflit entre les jeunes, les policiers, les générations mais également les classes sociales. Tout au long du film, nous avons l’impression que plus personne ne se comprend, ne s’écoute et se méfie de l’autre, jusqu'aux protagonistes eux-mêmes.



Une réalisation atypique 


Ce film, sorti en 1995, est le deuxième film réalisé par Mathieu Kassovitz, alors, jeune réalisateur peu connu dans le monde du cinéma. Vinz est interprété par Vincent Cassel, un quasi-inconnu dans le monde du cinéma, et dont La Haine fera décoller sa carrière. Saïd et Hubert sont, eux, joués par Saïd Taghmaoui et Hubert Koundé. Fait rare dans le cinéma, les acteurs ont les mêmes prénoms que leurs personnages. Tout le film est en noir et blanc, il n’y aucune couleur, il n’y a également aucune bande-son. Toutes les musiques présentes dans le film, sont celles qu’écoutent les personnages. Toute l'œuvre est filmée, quasiment, en plan séquence. Tous ces choix ajoutent de la tension, du réel au film, et permettent au spectateur de se sentir au plus proche des protagonistes. Donnant l’impression que ce film est un documentaire sur la vie des cités. 


Durant le tournage, Mathieu Kassovitz a laissé les personnages improviser une partie de leur dialogue, et a fait participer les habitants de la cité, connue pour son calme. Cela donne un très bon jeu d’acteur.



Une haine de l’autre


Tout le film tourne autour de la haine, nous y voyons des policiers peu entraînés, jeunes, perdus au milieu d’un monde qu’ils ne connaissent pas face à des jeunes, tout aussi perdus, ayant une méfiance profonde envers les autorités. 

Au milieu de tout cela, les habitants du quartier vivant dans une certaine peur et fatigue face à des journalistes cherchant le buzz, filmant les habitants contre leur gré, “on est pas à Thoiry” leur lancera Hubert, exténué d’être

déshumanisé. 


Ce film est poignant et peut être parfois oppressant pour le spectateur, même s'il peut y avoir quelques longueurs sur certaines scènes. Il présente l’image d’une cité prête à exploser. Ce film est la preuve que, même, 27 ans après sa sortie, le problème des quartiers est toujours d'actualité.



La Haine, un film à suucès

La Haine sort en salle le 31 mai 1995.

Il est le 14e film au box-office en nombre d'entrées cette année-là en France.

Il réalise plus de 2 millions d’entrées en France et plus d’1 million à l’étranger.

Le film a coûté près de 2,6 millions d’euros, ce qui est peu pour un film avec 

autant d'entrées.



Par Alexandre Notte.

Le 17/10/2022


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