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Crise russo-ukrainienne : se dirige-t-on vers le scénario géorgien de 2008 ?



La reconnaissance par Vladimir Poutine, lundi dernier, de l’indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk en Ukraine rappelle le conflit qui avait secoué la Géorgie face à deux provinces séparatistes russophones durant l’été 2008.


En août 2008, les forces armées géorgiennes lancent une opération militaire en Ossétie du Sud, une province russophone en conflit avec le gouvernement de Tbilissi depuis la fin de la guerre froide.

Cet assaut provoque la réaction de la Russie qui lance ses soldats pour soutenir la province séparatiste. Dans le même temps, l’Abkhazie, une autre province séparatiste, mène une attaque contre la Géorgie avec l’appui de Moscou.


Après cinq jours de combats, l’armée géorgienne est en déroute.

Un cessez-le-feu est signé sous l’égide de l’Union européenne entre la Russie et la Géorgie à l'issue d’une courte guerre qui coûtera près de 750 morts et des milliers de déplacés. Suite à ce conflit, et comme dans le Donbass, Moscou décide de reconnaître l’indépendance des deux provinces séparatistes.



Deux crises similaires


Les cas ukrainien et géorgien présentent de nombreuses similitudes.

La Russie refuse que ces deux pays rejoignent l’OTAN ou bien l’Union européenne, faisant monter les tensions diplomatiques avec les pays occidentaux. Autre similitude avec la Géorgie, les instances de l’ONU et les pays occidentaux n'ont pas reconnu l’indépendance des républiques séparatistes du Donbass.


Après la reconnaissance de l'indépendance des républiques du Donbass par Moscou, les forces armées russes ont occupé ces territoires, une opération similaire à l’occupation militaire en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Dans les deux cas, la Russie accusera Tbilissi et Kiev de génocide à l’encontre des populations russophones des provinces séparatistes. 


Contrairement à la Géorgie, il n’y a pas eu encore de confrontation directe entre les armées ukrainiennes et les forces russes. Mais avec la montée des tensions entre Kiev et Moscou, le risque d’une telle confrontation armée reste possible.



Par Alexandre Notte.

Le 23/02/2022

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